Article rédigé par Charlotte Billot, enseignante, sur le projet d’apprentissage entre pairs : LEGO Éducation SPIKE en 1FAS Insa mai 2025.
À l’occasion d’un module de Python en première année post bac (Insa section FAS Formation Active en Sciences), s’est posée la question de la gestion de l’hétérogénéité des apprenants et de la validation de compétences d’algorithmique….ainsi que de l’engagement de tous les apprenants .
Comment faire en sorte de stimuler la créativité pour la résolution de problème ? Comment engager les apprenants sur un langage non « choisi » ? Comment développer les compétences transversales ou personnelles et sociales comme l’autonomie, l’esprit d’entreprendre (projet), la résilience (apprendre de ses erreurs), la persévérance, l’adaptation, la communication, la gestion d’un groupe (leadership), et enfin la cohésion pour réussir un objectif commun ?
Voici le retour d’expérience d’un projet mené sur 6 semaines après un travail de 2 mois sur le langage Python un peu plus « conventionnel ».
LEGO Education SPIKE est un robot lego avec des servomoteurs et capteurs programmables etune interface Python sur ordinateur. Pour ceux qui connaissaient Lego mindstorm, c’est la suite avec l’avancé de pouvoir « verser » le programme en Bluetooth et non en filaire .
L’idée a été de proposer à un groupe qui maîtrisait déjà les compétences attendues de Python d’animer 2 séances (de 3h) sur LEGO Éducation Spike.
La préparation et l’auto formation de ce groupe se sont déroulés sur 4 séances (de 3h) avec une planification simple connue en amont du groupe :
- 1 séance de découverte et d’appropriation sans attente particulière sauf celle de tout explorer (interface et robot) sans contrainte.
- 1 séance où le groupe commence à structurer ce qu’il veulent faire découvrir et apprendre à leurs pairs : choix des exercices et du niveau de complexité, combien de groupe, quelle progression …
- 1 séance de création du diaporama de présentation et d’expérimentation des exercices
- 1 séance pour tout finaliser, ajuster et tester .
À la deuxième séance, nous leur avons donné un petit « guide » papier avec des objectifs (cf drive) . Chaque séance de préparation se concluait aussi par un bilan informel.
Lors de la préparation, la répartition des tâches au sein des animateurs s’est faite naturellement de manière autonome . Chaque étudiant s’est occupé d’un capteur spécifique (exercice pensé, testé, solution créée) pour construire la première séance et la deuxième a été dédiée d’un commun accord à un projet final, à savoir un parcours mettant en jeu tous les capteurs.
Nolan, Raphaël et Théo maîtrisaient déjà le format de projet avec planification, objectifs et tâches complexes de part leur formation de bac Technologique.
L’animation s’est déroulée très sérieusement, la présentation a été interactive et les 5 groupes se sont vite lancés dans les exercices progressifs. L’idéal aurait été d’utiliser 2 robots car très vite 2niveaux se sont créés . Les étudiants formateurs ont su s’adapter en proposant des exercices complémentaires .
Tous les étudiants de cette section de 1ere anne Insa FAS proviennent de filières technologiques et sont habitués à travailler en projet donc à gérer des contraintes, des imprévus et à optimiser le temps. La démarche de découverte du robot s’est réalisé par essai/erreur, compétence typique du programmeur.
Le capteur de distance a été un peu compliqué à régler car les acquisitions se faisaient en continu et en fonction de l’algorithmique derrière, les instructions correspondantes pouvaient se contredire. Cette analyse a été faite par les étudiants et a permis d’aller plus loin dans la notion de « conditions » ce qui n’aurait pas été le cas dans un exercice de programmation abstrait.
Quand au capteur de couleur, son interprétation dans le programme étant de style binaire (détection ou non de la couleur) , la problématique n’était pas dans le code d’exploitation du capteur mais dans la synchronisation des moteurs pour avancer juste au dessus de la ligne. Nous avons aussi découvert la précisions de la description des couleurs : un bleu peut être bleu , azur ou cyan.
Le capteur de pression n’a pas eu le temps d’être exploité finement, il fera l’objet d’autre séances . Néanmoins, avoir la possibilité de l’expérimenter fut un plus dans leur formation pour faire de liens avec la physique.
Un grand merci à Nolan, Théo, Raphaël qui ont fait preuve ainsi que leurs pairs de beaucoup d’implication et créativité lors de ce projet. Je cite, côté formateur : « ce projet concret nous a donné envie de nous investir à fond »; côté apprenant : « nous avons progressé en Python sans nous en rendre compte ».
Merci aussi à Ethan, Guilhem, Marie, Quentin, Thanya, Joël, Ruben, Matteo, Julian, Louis, Valentin, Fabien, Matys, Maël, Enzo, Emilie, Andrea, Celia, Lola, Gabriel, Karim et Arthur pour leur participation active digne de leur section FAS Formation Active en Sciences 😉.
Vous trouverez ici un résumé vidéo.
Et ici les documents de travail et compétences.
Charlotte Billot et Yoni Lahana