INTERVIEW 🎙️Le Cned, opérateur public de l’enseignement à distance, accélère sa transformation pour suivre les mutations du monde éducatif et les avancées technologiques, de la réalité virtuelle à l’intelligence artificielle. Depuis la rentrée, une application mobile, coconstruite avec les inscrits, facilite désormais le suivi pédagogique.
Avec l’arrivée d’Anne Szymczak comme directrice générale en mars 2025, le Cned réaffirme sa priorité : placer l’expérience et la réussite des apprenants au cœur de son action.
C’est ce que vous découvrirez au cours de l’entretien que nous avons réalisé en octobre 2025 à Poitiers. Découvrez notamment, dans la vidéo ci-contre, la nouvelle application mobile développée tout récemment, pensée par et pour tous les apprenants, qui a pour objectif de faciliter les démarches du quotidien et l’accès aux informations clés, directement depuis un smartphone.
Cette application s’inscrit dans une logique de complémentarité et de synchronisation avec l’espace de formation, qui reste le point d’accès aux contenus pédagogiques.
« Le Cned est très attentif à ses utilisateurs, donc évidemment le premier enjeu c’est d’avoir un service de qualité », explique Anne Szymczak.
L’autre enjeu est d’écouter tous ses utilisateurs, même s’ils sont très loin géographiquement. Pour cela, le l’établissement a mis en place une communauté de bêta-testeurs, « Les innovateurs du Cned », un programme participatif qui place les utilisateurs au cœur de la démarche UX Design et de l’innovation.
En lien avec le Lab innovation, ils font un retour sur l’utilisation des espaces inscrits, sur les nouveautés mises en place dans le cadre de l’intelligence artificielle ou dans le cadre d’autres innovations comme la réalité virtuelle ou d’autres dispositifs pédagogiques.
« C’est très important pour nous d’avoir une représentation complète de la population des inscrits au Cned, que ce soient les élèves, les étudiants, les adultes en formation continue et bien évidemment les parents utilisateurs », ajoute Anne Szymczak.
Le Cned aujourd’hui, c’est 143 000 inscrits, 98 000 scolaires, 45 000 adultes en formation, dont 15 000 étudiants.
Parmi eux, près de 20 000 sont à l’étranger en niveau scolaire ou en niveau de formation continue ou d’études supérieures. Le Cned, c’est donc une population vaste, très diverse et puis répartie sur toute la planète et donc sur tous les fuseaux horaires, « ce qui induit aussi une réflexion dans notre relation à l’usager », précise Anne Szymczak.
Tout numérique au Cned ?
Tous les contenus sont en PDF, c’est-à-dire que chaque apprenant peut accéder à ses cours en format numérique. Néanmoins, recevoir un colis papier avec les essentiels, « c’est aussi avoir un repère sur ce qu’on doit apprendre et c’est sans doute facilitateur aussi pour certaines typologies d’apprenants », souligne Anne Szymczak.
Le Cned est aussi attentif au comportement vis-à-vis des écrans, sujet plus que sensible en ce moment.
Les parents, quant à eux, doivent être partie prenante de cet enseignement à distance ; d’une part, pour installer un cadre ; et puis bien sûr pour aider l’élève ou l’enfant par rapport à son rythme d’engagement.
« Nous avons un suivi d’assiduité qui renseigne aussi les familles autant que l’apprenant sur son niveau de réponse aux consignes qui sont données dans les parcours », précise Anne Szymczak.
L’IA va-t-elle balayer toutes les autres innovations pédagogiques ?
Comme le souligne Anne Szymczak : « l’Intelligence Artificielle est forcément une plus-value si on l’utilise grâce à l’intelligence humaine ».
Ce nouvel outil offre une vraie plus-value dans la mesure où il permet de travailler sur la motivation de l’apprenant, sur son engagement, sur une offre différenciée, adaptative en fonction de ses besoins, des dispositifs d’amélioration de la mémorisation mais aussi peut-être dans une proposition d’exercice différencié en fonction des besoins identifiés.
Encore une fois, comme pour toutes les innovations et réflexions au Cned, l’IA est pensée et utilisée pour se mettre au service de l’usager.
« Nous arrivons à mettre en place cette alliance entre les outils les plus performants d’intelligence artificielle et le maintien de quelques éléments papiers qui permettent d’asseoir finalement une bonne connaissance, mais aussi un bon comportement d’apprentissage », souligne Anne Szymczak.
Une nouvelle appli « raisonnée »
« Notre communauté de bêta-testeurs a été très présente dans l’ensemble du parcours de création de notre nouvelle application mobile lancée à cette rentrée de septembre », explique Anne Szymczak.
L’idée de cette application est de compléter l’espace inscrit vers lequel on se dirige quand on arrive à son bureau, à sa table de travail et en ouvrant son ordinateur ; compléter cet espace inscrit par un autre espace de relation avec le Cned.
Cette application permet de retrouver son agenda, son tableau de bord, les rendez-vous essentiels de sa formation ; de retrouver aussi les moments forts à ne pas manquer, les moments d’inscription aux examens par exemple et puis de déposer son travail.
« Nous avons un dispositif qu’on appelle « copie en ligne » qui permet à nos évaluateurs de recevoir la version numérisée de toutes les copies ; l’utilisation de l’application permet à l’usager de scanner directement avec son téléphone portable sa production ou bien aux parents de scanner la production des enfants, de manière à ce que ce soit envoyé très vite et donc traité au plus vite par les professeurs correcteurs. C’est une nouvelle façon d’entrer en relation avec le Cned » décrit Anne Szymczak.
Finalement, elle indique qu’on pourrait, en analogie avec ce qui se passe dans les établissements scolaires qualifiés cette appli d’espace numérique de travail, d’environnement numérique de travail.
L’ENT du Cned, c’est l’appli mobile qui permet une relation directe et constante avec le tuteur pédagogique, avec les grands rendez-vous de la formation et qui se différencie de l’espace inscrit qui est l’espace sur lequel on va travailler, apprendre, se former.
Alors évidemment, sortir une application mobile au moment où on évoque la question de la déconnexion à la fois des élèves et des familles peut paraître paradoxal…
À cela, Anne Szymczak trouve les arguments pour nous répondre : « nous avons justement choisi au Cned de ne pas commencer par installer des fonctionnalités correspondant à l’envoi de notification au moment où une note arrive dans l’espace inscrit ».
« L’accompagnement du Cned doit être finalement à la fois présent, rassurant, mais pas invasif. Et c’est donc cet équilibre que nous devons tenir et nous espérons y arriver grâce, notamment, aux retours de nos usagers », conclut Anne Szymczak.
En savoir plus sur l’appli mobile du Cned.
Plus d’infos : www.cned.fr
