Dans ce quatrième épisode de notre série « Prendre de la hauteur dans les écoles de Haute-Savoie », nous sommes partis dans l’école de Cordon dans la vallée de Saint-Gervais-les-Bains pour découvrir comment les élèves de CM1-CM2, appréhendaient leur image sur les réseaux sociaux…
« Nous sommes sur une séance qui va pouvoir permettre aux enfants de faire leur profil sur l’ENT de l’école et appréhender de faire leur profil sur les réseaux sociaux dans un futur proche, puisqu’à leur âge, ils ne sont pas censés être sur les réseaux sociaux mais c’est en fait déjà le cas pour un tiers d’entre eux ! », introduit Lise Galevielle enseignante en CE1, CM1 et CM2 et directrice de l’école de Cordon.
Parmi ses élèves de CM1 et CM2, donc de 9-10 ans, 1/3 d’entre eux sont donc déjà concernés par Tik Tok, Instagram ou Snapchat.
Dans cette séance, Lise leur propose un tableau reprenant les différents éléments demandés par les réseaux sociaux (prénom, nom, adresse, adresse mail, téléphone, etc) sur lesquels ils doivent réfléchir en petits groupes ; puis ils pourront ensuite le compléter de manière individuelle en indiquant ce que chacun souhaite rendre public dans son profil ou non.
« J’essaie de les sensibiliser à ce qu’il ne faudrait pas divulguer dans le profil ; je sensibilise les élèves mais aussi les parents », souligne-t-elle.
Pour ce faire, elle fait passer un petit résumé à lire à la maison avec les parents car elle a constaté que les parents ne savent pas, la plupart du temps, ce que fait leur enfant sur un réseau social. « Il s’occupe, je sais qu’il est sur Tik Tok », est le genre de réponse que les parents peuvent lui faire lorsqu’elle les interroge sur ce que font les enfants sur leur téléphone.
Les photos à publier sont aussi un sujet abordé ; dans la séance du jour, Lise leur fait découper le type de photo de profil que l’élève souhaiterait afficher sur son réseau social : mon animal de compagnie, ma famille et moi, moi en maillot de bain pendant les vacances, etc.
Et les élèves discutent ensuite sur le choix de chacun…
L’ENT de l’école va leur permettre de mettre en pratique la théorie en se créant un profil et une photo de profil, ce qui fera l’objet de la prochaine séance.
Cette approche des réseaux sociaux permet à l’enseignante d’aborder plusieurs sujets et notamment le cyberharcèlement qui concerne déjà nombre de collégiens. Mais cela pourrait concerner aussi les élèves de Lise. En effet, dans cette classe de CM1-CM2, il y a 6 élèves sur 21 qui ont déjà un téléphone avec WhatsApp. Certains ne sont pas connectés à internet, sauf à la maison, « donc ils sont quand même connectés », ironise l’enseignante…
Lise Galevielle essaie d’avoir une vision globale du numérique avec ses élèves, de l’exposé sur l’ENT à l’éducation aux Fake News, par exemple.
On essaie de balayer le plus de choses possibles concernant le numérique et ce n’est pas évident dans nos classes multi-niveaux.
« Nous donnons quelques pistes ; on sème des petites graines et on espère que ça portera ses fruits mais il faut aussi que les parents soient derrière car l’accès au téléphone et à internet, ça s’apprend ! », ajoute-t-elle.
Elle pense aussi que le fait que l’approche vienne de l’école et de la maîtresse donne plus de poids à la démarche que si ce sont les parents qui le font auprès de leurs enfants.
« En tout cas, c’est ce qu’on espère », conclut-elle.
Revoir les 3 premiers épisodes de notre série :
Prendre de la hauteur dans les écoles de Haute-Savoie, avec l’IA ?
Tout faire pour la réussite des enfants des écoles de Saint-Gervais
Storytelling à l’école du Mont Joly
Tous les épisodes seront à retrouver sur www.ludomag.com/tag/serie-haute-savoie
