Cédric et moi sommes enseignants depuis cinq ans et regrettons souvent de devoir consacrer beaucoup de temps à la théorie au détriment de la pratique.
C’est pour cela que nous avons fabriqué le manuel scolaire numérique dcolle. C’est un travail que nous avons fait à deux sans aucune aide, sans aucun financement. A deux, à côté de notre travail d’enseignant.
Dcolle, en intégrant l’intelligence artificielle dans son manuel numérique, vise à résoudre trois problématiques majeures : optimiser la différenciation pédagogique pour les enseignants gérant de grands groupes d’élèves, aider les élèves en difficulté ou risquant le décrochage à se reconnecter avec le travail scolaire, et démocratiser l’usage du numérique, des intelligences artificielles mises au service des sciences cognitives. C’est pourquoi dcolle est une association de loi 1901.
Les outils que nous développons, tel que le système de génération d’exercices adaptatifs, sont conçus pour placer les étudiants dans leur zone proximale de développement, permettant la réactivation des connaissances et offrant un retour immédiat sur leurs réponses. Cette approche vise non seulement à améliorer l’engagement et le transfert d’apprentissage mais aussi à rendre l’éducation plus accessible et équitable.
Apport du numérique :
Les technologies d’intelligence artificielle, telles que nos algorithmes génératifs Luna, transforment la manière dont les exercices scolaires sont conçus et distribués. En trois mois, nos 300 élèves actifs ont réalisé 220 000 exercices.
Le manuel numérique Dcolle, enrichi par l’IA générative, permet non seulement de générer une multitude d’exercices adaptés en temps réel mais aussi d’offrir une correction personnalisée qui guide les élèves à travers leur parcours d’apprentissage. Cette capacité à ajuster dynamiquement le contenu et la difficulté des exercices crée un environnement d’apprentissage plus réactif et soutenant. Les IA génératives que nous utilisons sont entraînées exclusivement sur notre corpus enseignant, ce qui garantit qu’elles utilisent uniquement le vocabulaire que j’emploierais moi
même lors de la correction des travaux des élèves. Autrement dit, l’IA n’utilise que les mots que j’utiliserais personnellement en corrigeant l’introduction d’un élève ou ses réponses à une question de brevet ou de bac.
Le numérique permet également de modifier en temps réel le manuel. Contrairement à un manuel papier on peut rajouter et enlever des exercices autant que nous le souhaitons. Actuellement il y en a plus de 3000, tous corrigés et accompagnés d’un récapitulatif du cours.
Relation avec le thème de l’édition :
L’intégration quotidienne du numérique dans l’éducation est un pilier central de notre projet. Pour nous, la réussite de ce projet repose sur la simplicité de sa prise en main, une caractéristique essentielle tant pour les élèves que, surtout, pour les enseignants. Ainsi, tout le manuel est construit autour de la ritualisation de son usage en classe, que les élèves prennent autant de plaisir à s’en servir, que cela devienne un jeu pour tous. Nous sommes en cours de garification !
Synthèse et apport du retour d’un usage en classe :
Depuis son déploiement, Dcolle a reçu un retour extrêmement positif de la part des utilisateurs. Nos données montrent que les élèves utilisent la plateforme en moyenne 1h36 par session et 150 000 exercices ont été réalisés par 200 élèves en un mois, avec des résultats montrant une amélioration significative dans la maîtrise des compétences en français. Je prévois de commencer une thèse pour approfondir l’étude de ce transfert de connaissances facilité par notre outil. Les enseignants apprécient particulièrement la capacité de notre outil à s’adapter aux besoins individuels des élèves, facilitant ainsi la gestion de divers niveaux de compétences au sein d’une même classe.
Nous échangeons avec les élèves qui désirent participer à son élaboration ! C’est un travail collaboratif.
Exemples concrets d’usages avec les élèves :
En classe, les élèves utilisent Dcolle pour réaliser des exercices de grammaire et de rédaction, ajustés en temps réel par nos IA pour répondre à leur niveau de compétence. Généralement, je consacre 25 à 30 minutes à enseigner une notion, suivies de 20 minutes durant lesquelles les élèves s’exercent sur le site. Cela un peu chaque cours. Le manuel me permet de donner directement des devoirs aux élèves sur leur compte. Ils peuvent avancer à leur rythme pour la séance suivante.
Nous avons mis en place un système de points qui n’est pas lié au niveau des élèves mais à leur travail réalisé. Cela permet aux élèves de se challenger entre eux au niveau national.
Il est également possible de faire un cours d’accompagnement personnalisé autour d’une notion.
Voire même de simplement donner l’outil aux élèves et de leur proposer de s’en servir en autonomie.
À l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 21ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Quotidienneté du numérique en classe et dans les établissements ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, lundi 26 août.
Jérémy Gunther et Cédric Courteau présenteront l’atelier « Intégration de l’IA dans les manuels scolaires : Enjeux et Perspectives pour un Enseignement Inclusif » sur la SESSION II : L’USAGE DE RESSOURCES ET DE CONTENUS PÉDAGOGIQUES NUMÉRIQUES AU QUOTIDIEN FAVORISE-T-IL LES APPRENTISSAGES ?, mardi 27 août après-midi.
Retrouvez tous les articles sur Ludovia#21 et toutes les présentations d’ateliers sur notre page dédiée.
